• -Mes coups de coeur 2011

    Il était une fois
    Lisa Tucker
    éd. J'ai lu (format poche)
    2010 pour la version française
    2006 V.O.
    2011 format poche
    477 pages

     
    Jimmy et Dorothéa sont frère et soeur. Ils ont été élevés dans une totale réclusion dans une immense et luxueuse demeure peu accessible au Nouveau-Mexique. Leur père a veillé à leur éducation. C'est un père aimant mais totalement rétrograde qui les a isolé de tout sous prétexte de les protéger de la corruption de la société. Maintenant âgé dans le début de la vingtaine et motivé par son désir de découvir la vérité sur les cauchemars sanglants qu'il fait à répétition depuis sa jeune enfance, Jimmy quitte "le sanctuaire". Sans nouvelle de Jimmy, Dorothéa, jeune femme d'une grande candeur part à la recherche de son frère dans ce monde moderne dont elle ne connait pratiquement rien. Elle se lie d'amitié avec un bon samaritain qui l'aidera non seulement à retrouver son frère, mais à enfin découvrir la vérité sur sa propre vie et ce qui a amené son père à les isoler de la sorte.

    " Notre père devait nous protéger de tout, des morsures d'animaux domestiques aux chutes de bicyclette. Il ne supportait pas l'idée d'une piscine en plastique, aussi peu profonde fût-elle, car un enfant peu se noyer dans quelques centimètres d'eau."

    " Selon lui grimper aux arbres était le moyen idéal de se casser un bras. Notre propriété comptait des dizaines d'arbres, mais leurs branches les plus basses se trouvaient toutes à six mètres du sol (...) Depuis la fenêtre de ma chambre, les arbres ressemblaient à des tiges de céleri."

    Une excellente lecture habilement écrite avec deux tons très marqués. D'une part une écriture très "polie", voire année 50, en ce qui concerne les chapîtres qui mettent en scène Dorothéa et Stephen le bon Samaritain et une écriture plus contemporaine et Hollywoodienne pour les chapîtres qui nous dévoilent l'histoire des parents de Jimmy et Dorothéa. Ce qui est particulier c'est que l'auteur donne au lecteur toujours une longueur d'avance sur ce que Dorothéa découvrira ensuite. C'est particulier, mais j'ai bien aimé cette façon de faire.


    pour moi c'est 5/5

       Aminata
    Lawrence Hill (Canadien)

     éd. Pleine lune, 2011

     5/5

     
    Vous avez aimé Racines d'Alex Haley? Vous retrouverez le même thème avec Aminata. Le début est, à cet effet, plutôt similaire, mais au bout du compte, j'ai préféré Aminata.


    L'histoire débute en Guinée en Afrique au milieu des années 1700. Aminata, jeune fille de 10 ans, brillante et dévouée est enlevée par les marchands d'esclaves. Le livre nous raconte la vie d'esclave d'Aminata. Au départ, il y a l'horrible traversée vers les états-unis puis la découverte de sa vie et des circonstances qui ont faites en sorte qu'elle survive alors que d'autres sont morts. Aminata aura également vécu à New York puis en nouvelle-Écosse jusqu'à son retour en terre Africaine. Dès le départ, nous savons qu'Aminata travaillera auprès des abolitionistes Britaniques afin de faire connaître les atrocités vécue par les esclaves noirs. En fait le livre constitue ses mémoires déposées au Parlement pour appuyer la cause abolitionniste. C'est un excellent livre avec un fond historique pas trop lourd, mais suffisament recherché pour nous donner le sentiment d'apprendre quelque chose.


    Les saisons de la solitude  

    Joseph Boyden
    éd. livre de poche, 2009
    473 pages

     

    Je viens de terminer ce magnifique roman à 2 voix. l'une des voix est celle d'Annie, une amérindienne dans la vingtaine, qui est au chevet de son oncle qui est dans le coma. Elle lui raconte des épisodes de sa vie, sans aucune censure en espérant que ses récits sortiront son oncle de son triste état. La seconde voix est celle de l'oncle lui-même, comme si nous étions témoins de ses songes. Il nous raconte lui aussi des événements marquant de sa vie. Les 2 voix nous appportent chacune des éléments sur une histoire de disparition. L'histoire est très plaisante à lire, l'écriture est très belle et on ne s'y perd jamais. Le côté "nature" et traditions Amérindiennes apporte aux romans une certaine touche de sagesse. Certains personnages sont particulièrement attachants, certains passages du livres font sourire et d'autres sont plutôt violents. C'est un bon livre à lire l'hiver au coin du feu, car on sent le froid du nord! Je n'ai pas lu le chemin des âmes, mais on fait allusion à Xavier (le grand-père d'Annie et Suzanne) à plusieurs reprises. J'espère mettre la main dessus! Un auteur à découvrir!

    5/5

     

      

    L'ENQUÊTE
    Philippe Claudel

     éd. Stock, 2010
    277 pages

     

    5/5

    Tout d'abord, je commence par vous dire que ce livre est tout à fait exceptionnel, mais si vous voulez vous la couler douce sur la plage, ce n'est pas le bon livre. C'est un livre pour intellectuel!Laughing C'est un livre qui touche à la fois à la philosophie et à la science fiction avec une ambiance si sombre que le lecteur ne peut que ressentir une épuisante sensation d'opprression. Ce livre est une torture de l'âme, un calvaire, un labyrinthe du temps et de l'espace, un cauchemar... un chef d'oeuvre!

    L'histoire est somme toute assez simple, un homme tout a fait banal; l'Enquêteur, doit se rendre dans un Ville enquêter dans "l'Entreprise" suite à une série de suicides. Mais voilà, tous les éléments; la physique, la météo, le temps, l'espace, les circonstances, la Logique semblent se réunir pour l'empêcher de mener à terme sa Mission. Notre pauvre homme est malmené, secoué tel une bouchon à la dérive entraîné dans un dédal, un chaos ou toute la logique et les conventions sont éclatées. Vraiment, il fait pitié le pauvre. Chaque épreuve rencontrée par l'Enquêteur peut être lue au premier et au second degré. Il y a toujours une grande symbolique dans chaque chapître. Dans ce livre, TOUT peut être analysé; l'emplacement des choses, les couleurs, les réactions humaines, la perception du temps et de l'espace.

    À la lecture de ce livre, j'ai parfois trouvé des éléments qui me fesaient penser à "The Matrix" et aussi à "l'aveuglement" de José Saramago. Saramago aussi n'utilisait jamais de prénom. Les personnages étaient nommés par des caratéristiques ainsi, dans l'Enquête les personnages n'ont pas de nom. Ils n'ont que des fonctions: L'Enquêteur, Le Guide, Le Policier, Le Psychologue. Claudel a une très belle écriture. Les chapîtres sont courts mais le rythme est très étrange, comme l'ensemble du récit d'ailleurs, à la fois rapide et d'une grande lenteur. De là le coup de maître car tout dans ce livre est en opposition à un autre élément, comme un effet de réflexion. C'est difficile à expliquer, mais si vous en faites la lecture, vous allez comprendre cet effet de contraste. J'ai trouvé la lecture de "l'Enquête" accessible, même si elle demande un certain travail de lecteur pour apprécier le coup de maître de Claudel. Un livre que je relirais, plus lentement, pour le simple plaisir de l'analyser plus en profondeur. Le genre de livre qui aurait suscité des heures et des heures de discussions avec mes amis du département de littérature du temps de mes études universitaires.Laughing

    Extrait:
    Lorsque l’Enquêteur sortit de la gare, il fut accueilli par une pluie fine mêlée de neige fondue. C’était un homme de petite taille, un peu rond, aux cheveux rares. Tout chez lui était banal, du vêtement à l’expression, et si quelqu’un avait eu à le décrire, dans le cadre d’un roman par exemple, d’une procédure criminelle ou d’un témoignage judiciaire, il aurait eu sans doute beaucoup de peine à préciser son portrait. C’était en quelque sorte un être de l’évanouissement, sitôt vu, sitôt oublié. Sa personne était aussi inconsistante que le brouillard, les songes ou le souffle expiré par une bouche et, en cela, il était semblable à des milliards d’êtres humains.
    La place de la gare était à l’image d’innombrables places de gares, avec son lot d’immeubles impersonnels serrés les uns contre les autres. Sur toute la hauteur de l’un d’eux, un panneau publicitaire affichait la photographie démesurément agrandie d’un vieillard qui fixait celui qui le regardait d’un œil amusé et mélancolique.


    Dolce agonia
    Nancy Huston
    Leméac/Actes sud 2001
    497 pages


    5/5
    L'histoire se passe lors d'un repas de Thanksgiving à l'aube de l'an 2000. Sean Farrell, un romancier, reçoit dans sa grande maison de campagne des amis et conjoints ou conjointes de ceux-ci. Dieu nous invite à assister à toutes les étapes de ce repas, tel un repas 5 services. Entre chaque service, il intervient afin de nous expliquer dans quelle circonstance et à quel moment de leur vie il viendra chercher un à un les 12 convives qui sont ce soir réunis bien innocement autour de cette table. Pendant le repas la parole est aux invités qui discutent vins, cigares, littérature, musique, cuisine, vie de famille et de la pluie et du beau temps. Chaque sujet de discussion nous donne accès aux pensées et divagations sur le thème de chacun des invités; Comme si Dieu lui-même nous donnait accès à l'ensemble des non-dits et des jardins secrets de chacun des invités. Au bout du compte, Dieu nous offre sa clairvoyance. À la fin de ce repas, nous en savons beaucoup plus sur chacuns des invités qu'ils n'en savent eux-mêmes. Nous sommes, nous humbles lecteurs, l'invité de Dieu! Le temps de ce repas, il nous offre sa clairvoyance, mais pas sa puissance. Ainsi, nous demeurons témoins impuissants des drames, de la maladie, des pertes et des chagrins...de la vie qui passe. Ce roman m'aura d'ailleurs arraché quelques larmes à trois reprises.

    Un roman fabuleux qui malgré sa complexité liée en partie aux nombreux personnages et aux fréquents retours en arrière et bonds dans le futur, est construit de manière si habile qu'il demeure malgré tout assez simple à lire. On dirait que l'auteure a tissé une écharpe avec des dizaines de fils de toutes les couleurs. Je serais incapable de tisser de cette façon, mais je peux très bien voir que le résultat est absoluement magnifique. Ce livre est pour moi un franc coup de coeur et je lui réserve une place de choix parmi les rares livres que je me promets de relire un jour. C'est un livre qu j'ai lu en deux jours et même la nuit tant il me tardait d'en savoir davantage sur le destin des personnages.


    Dolce Agonia fait souvent référence à des titres de livres, des auteurs, des oeuvres musicales. Parfois mon bagage culturel ne me permettait pas de tout saisir de leurs discussions, mais on a tôt fait de comprendre que ce n'est pas nécessaire à la compréhension du livre. Malgré tout, j'ai à quelques reprises fouillé sur internet pour m'imprégner davantage de ces références. Je vous laisse donc un lien you tube de la chanson que Sean et Rachel offre à Maisie vers la fin du roman

     

    Les saisons de la nuit - Colum Mc Cann
    Éd. 10/18 320 pages

     
    5/5
     

    Cette belle incursion dans le monde des bâtisseurs de New-York, du fond des tunnels jusqu'au sommet des gratte-ciels aura été mon premier coup de coeur pour l'année 2011. Quelle magnifique histoire, sombre et triste, mais pourtant qui nous laisse dans un étrange état de paix. Les saisons de la nuit raconte en parrallèle l'histoire de treefrog, un itinérant qui a élu domicile dans les tunnels de New-York, de sa vie de déchéance et de ce qui l'y a conduit. L'autre pendant de l'histoire fait découvrir les difficultés d'une famille dont le père travaillait à la construction des tunnels. Un métier dur, des conditions de travail atroces. La découverte des différents événements vécus par les membres de cette famille nous font découvrir une partie de l'histoire de New-York.

    Vraiment une belle histoire habilement racontée. Je relirai sans hésitation cet auteur.
        
     Mille soleils splendides
     Khaled Hosseini

    10 18 (2009)
    411 pages

    5/5
    Mille soleils splendides, c'est l'histoire de deux femmes Afghannes; Mariam et Leila.
    Mariam est une harami, une enfant illégitime. Son père l'offre en mariage à Rachid, un Musulman Orthodoxe qui la violente parce qu'elle ne peut lui donner d'enfant.
    Leila est amoureuse depuis l'enfance de Tariq mais la guerre les sépare.
    Des événements tragiques vont réunir ses deux femmes qui devront unir leurs forces pour survivre et retrouver la liberté.


    J'ai encore les yeux tout bouffis d'avoir tant pleuré à la fin de ce livre. Quelle histoire touchante que celle de ses deux femmes liées par des destinées tragiques. Les personnages sont très attachants et l'histoire est très crédible. (même s'il s'agit d'une fiction) Je referme ce livre avec un grand respect pour les femmes Afghanes et l'impression d'en connaître un peu plus sur l'Afghanistan. Je n'avais pas lu les cerfs-volant de Kaboul, mais je me promets de le lire prochainement.

     


     

    http://data0.eklablog.com/lavoixauchapitre/mod_article28729378_1.jpg http://data0.eklablog.com/lavoixauchapitre/mod_article28729378_2.jpg


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :